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28 mars 2011

La place de la France en Lybie

MuzeauLors du débat à l’Assemblée nationale le 22 mars sur l’intervention des forces armées en Lybie, Roland Muzeau Député communiste à déclaré (extrait):


« Vous l’aurez compris, Messieurs les ministres, mes chers collègues, notre voix ne s’associera pas à la
vôtre pour soutenir, dans un unanimisme béat, l’intervention militaire en Libye.
Nous sommes intransigeants sur la condamnation du régime Libyen qui réprime son peuple, et nous jugeons à cet égard légitimes les sanctions votées par l’ONU contre le régime. Contrairement à vous, nous n’avons pas changé d’avis sur l’opinion que l’on peut se faire d’un dictateur sanguinaire comme Kadhafi et, demain non plus nous ne changerons pas d’avis quand bien même la majorité nous promettrait la main sur le cœur que l’homme serait redevenu fréquentable, parce qu’il pourrait sauver notre pays en crise.

Nous ne sacrifierons jamais les peuples au nom du pragmatisme !
En revanche, le discernement nous conduit à condamner les frappes militaires sur la Libye à laquelle la
France participe, soutenue par la majorité des forces politiques françaises, avec un entrain qui frise l’indécence.
Nous restons convaincus, avec l’écrivain Algérien Boualem Sansal, que « La guerre entre le bien et le mal
n’a jamais profité qu’au mal ». Et pour nous, la décision de bombarder la Libye soulève la question incontournable des risques d’engrenage et de confrontation militaire élargie, avec toutes les conséquences désastreuses que l’on connait pour les populations civiles (…)
Faire respecter une zone d’exclusion aérienne n’impose pas d’avoir recours à des bombardements qui,
immanquablement, feront des victimes civiles. Plus personne ne peut croire au mythe des frappes chirurgicales et à celui de la guerre propre ! La France a mis le doigt dans l’engrenage, elle devra porter
la responsabilité d’un échec, tant devant le peuple Libyen que devant le peuple français, si l’option
choisie nous conduit à un enlisement (…)
Trop d’incertitudes pèsent sur cette intervention militaire et ses conséquences. Le risque d’une escalade
est trop grand. Et s’il y a un prix à payer dans l’avenir, il faut souhaiter que ce ne soit pas le peuple libyen
qui paie. Il paye déjà trop cher le maintien d’une dictature dont il ne veut plus.
Du reste, nous ne cautionnerons pas la moindre intervention qui ne viserait, comme de plus en plus de
voix l’affirment au-delà de nos frontières, qu’à faire main basse sur le pétrole Libyen en instrumentalisant son peuple, et en passant par la scission du pays.
Les députés communistes et républicains font aujourd’hui preuve d’un grand courage politique en refusant de mêler leur voix à l’unanimisme béat et aveugle qui rassemble autour du Président Sarkozy et l’entrée en guerre de la France. Car, comme le dit fort justement Rony Brauman, jamais des bombardements n’ont permis d’installer la démocratie ou de pacifier un pays ! »

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